"Je suis animé d’un sentiment paradoxal après la catastrophe terrible vécue au Japon. J’oscille entre tristesse et colère". Voilà comment je commençais mon intervention au meeting d'Europe Écologie Les Verts à la cité des congrès de Nantes. j'y revenais sur la terrible tragédie de Fukushima, et plus globalement sur la tragédie humaine qu'est le nucléaire. Mais je traçais aussi les voies positives que je sens à l'œuvre dans notre société, en faveur d'une écologie qui continue de convaincre de plus en plus de nos concitoyens.
Je suis content d’être avec vous ce soir, de vous retrouver un an après les régionales, et, je vous le promets, je déborde d’énergie et d’enthousiasme. Cette campagne est vive, efficace, proche des gens et de leurs préoccupations. Enfin, en tout cas, je débordais, de cette belle énergie de campagne il y a encore trois jours.
Aujourd’hui je suis animé d’un sentiment paradoxal après la catastrophe terrible vécue au Japon. J’oscille entre tristesse et colère. Tristesse face aux énormes dégâts humains et matériels qu’elle a provoquée dont on connaît mal l’ampleur, sans compter les répliques à venir annoncées du tremblement de terre et du tsunami.
Tristesse pour ce peuple meurtri, touché en plein cœur.
Mais colère aussi face à l’inconséquence des dirigeants des grandes puissances industrielles de ce monde dont le Japon bien sur, mais la France aussi. Dès aujourd’hui, l’Allemagne par la voix d’Angela Merkel et la Suisse ont annoncé qu’elles suspendaient l’autorisation d’allonger la durée de vie des centrales, récemment adopté.
Pendant ce temps, en France, les responsables politiques de tous bords accusent les écolos de récupération, d’indécence en restant aveugles devant la situation gravissime qui évolue d’heure en heure. Eric Besson réfutant même le terme de catastrophe. La question qu’on peut se poser encore aujourd’hui avec gravité : Pourquoi faut-il attendre des catastrophes de cette ampleur pour réagir ?
Et qu’on ne nous accuse pas de récupération de la tragédie nipponne. La constance de notre combat contre le nucléaire depuis des décennies rend encore plus insupportable le fait que nos alertes n’aient jamais été entendues. Qui sont les apprentis sorciers qui gouvernent ce monde aujourd’hui, je vous le demande ?
Alors oui, nous soutenons le peuple japonais dans cette terrible épreuve, mais nous disons STOP au nucléaire. STOP à cette fuite en avant, il y a urgence humaine, il y a urgence écologique à cette transition énergétique pour laquelle nous militons depuis tant d’années et qui n’est pas seulement une lubie des écolos.
Stop au nucléaire !
Un autre développement est possible ! Et nous n’avons pas attendu cette terrible catastrophe pour le dire. Et nous devons le dire encore plus haut, encore plus fort maintenant, c’est de notre responsabilité.
Nous ne pouvons plus accepter les caricatures de nos adversaires, voire de nos partenaires. Nous serions anti-progrès, anti-développement, anti-modernité, contre la création d’emplois, contre le pouvoir d’achat, anti-croissance, anti-industrie et j’en passe…
Mais NON, nous ne voulons tout simplement pas de ce modèle qu’on nous propose et qu’on présente comme nécessairement durable, à faire durer !
Ce modèle qui cautionne une vision de la richesse et du profit qui met en danger une grande partie de l’humanité. Est-ce cela être contre le progrès humain, contre le progrès social ? Evidemment NON… et la transformation écologique et sociale de la société que nous prônons propose une véritable alternative. Elle est aujourd’hui crédible et, j’en ai la conviction, partagée par de plus en plus de populations à travers le monde.
Car nos convictions sont intactes. Au-delà de l’indispensable réaction à la crise que nous vivons depuis 2008, nous tenons à remettre en question l’actuel modèle de développement d’une société dépensière, qui pille et gaspille les ressources de la planète au bénéfice de quelques-uns.
Car, il ne suffira pas cette fois-ci de réparer pour repartir comme avant. Les vieilles recettes même affichées solidaires ne suffiront plus ! Il ne suffira pas de changer de braquet, il faudra changer de vélo !!
Oui, les écolos sont encombrants !
Les européennes, puis les régionales ont montré que les idées politiques écologistes se sont ancrées durablement dans la vie politique de notre pays, de notre région, de nos villes et aujourd’hui, avec les cantonales, on va le montrer dans nos cantons.
Alors oui, nous encombrons de plus en plus l’esprit et l’espace de nos adversaires, de nos partenaires – je peux en témoigner avec le combat que nous menons contre l’aéroport NDDL au sein de la Région.
Mais, et ce n’est pas un choix facile, nous avons fait le choix de gouverner, d’assumer les responsabilités que nous ont confiées les électeurs. Et même si nous ne le faisons pas à n’importe quel prix cela signifie que nous ne croyons pas « au grand soir de l’écologie »,
Cela signifie qu’il nous faut avancer pas à pas en faisant des compromis, en mettant les mains dans le cambouis, en réglant progressivement la mécanique, même si souvent on s’aperçoit qu’il nous faut changer la majorité des pièces qui composent cette mécanique qu’on nous propose.
J’ai la conviction que dans le climat politique actuel, il nous faut garder cette ligne, cette direction ambitieuse et responsable. Qu’il nous faut aussi refuser le piège des grandes manœuvres nauséabondes qui ont déjà commencé. A coups de sondages grossièrement manipulés, on nous ramène une « missiz Le Pen » et ne croyez pas qu’elle soit moins dangereuse que « Sieur son père ». Le Pen évoqué puis convoqué pour faire peur et tenter de faire rentrer les brebis à la maison, avec des dérapages du côté sécuritaire, parfaitement mis en scène, par, et ce n’est pas un hasard, par l’UMP !!
Dans ce climat, même conscients de la crise démocratique que nous vivons, la crise du politique, traçons notre sillon et gardons la ligne Europe Écologie Les Verts, une couleur qui nous va bien, une couleur qui semble aller de mieux en mieux à de plus en plus de monde !
Des promesses exaltantes
Ces cantonales sont l’occasion de confirmer la force du mouvement écologiste, mouvement qui s’affirme en toute autonomie de pensée et d’action, Ces cantonales, c’est l’occasion de confirmer une dynamique écologiste qui sait aller jusqu’à la confrontation quand c’est nécessaire.
Eh oui, il n’y a pas d’accord entre le PS et nous ! Et je crois que le PS commence à le regretter, lui qui pensait que le mode scrutin des cantonales le mettait à l’abri d’une cruelle déconvenue à sa gauche. Et bien, et nous le sentons jour après jour sur le terrain, l’agressivité constatée témoigne de leur peur qui monte qui monte !
Car je sens dans cette campagne des cantonales la même dynamique que lors des Régionales. Je sens le même écho de la société, les mêmes attentes qui sont apparues lors de la campagne des Européennes. Un écho qui dure, et qui même s’approfondit j’en suis sûr !
On nous avait promis que la dynamique des Européennes retomberait, et cela n’est pas arrivé ! Comme je vous avais promis qu’elle serait là aux régionales, cette dynamique de victoire sera encore là lors des cantonales !
Tous les candidats avec moi ce soir sur cette scène, vous que j’ai accompagnés au fil de cette campagne, vous que j’ai vu gagner toujours plus de crédibilité dans l’échange, dans le dialogue, dans la rencontre, vous allez être portés par cette adhésion de plus en plus large, et vous allez vous-mêmes la renforcer.
Je vous promets que vous êtes en train de nous préparer, le 20 mars mais aussi le 27 mars car vous serez nombreux au second tour !, une sacrée confirmation de l’ancrage de l’écologie politique en Loire-Atlantique.
Je vous promets que notre histoire va continuer.
Après les européennes 2009, après les régionales 2010, il y aura les cantonales 2011 : comme autant de pierres blanches de notre montée en puissance ; comme autant d’étapes qui nous amènent vers d’autres aventures exaltantes…
Je vous promets que si nous restons mobilisés autour d’EELV, autour de nos candidats - aujourd’hui aux cantonales, demain à la Présidentielle… !! - je vous promets que nous allons encore vivre bien d’autres aventures exaltantes !