Malgré un objectif a priori louable, la mesure gouvernementale de baisse des prix des carburants fait fausse route. Dans mon analyse, cette intervention souffre de vrais défauts : si elle est coûteuse, elle ne suffira cependant pas à empêcher la hausse inexorable des prix de l'essence et du gazole, elle n'est malheureusement pas ciblée socialement, et puis elle ne préjuge pas des nécessaires mesures à prendre pour préparer la transition énergétique, accompagnant bien sûr avec force les ménages les moins aisés, mais aussi donnant les moyens à notre société d'inventer le comment vivre dans la sobriété de consommation d'hydrocarbures. Voici le communiqué de presse qu'EELV a émis le 29 août.
La baisse des prix des carburants, fausse solution à un vrai problème !
Le candidat François Hollande avait promis un blocage des prix des carburants. Le gouvernement Ayrault met aujourd'hui en place leur baisse. Cette mesure, provisoire mais coûteuse, ne règle pas les problèmes d'approvisionnement énergétique de notre pays.
Cette baisse, modique mais généralisée, passe par ailleurs à côté de ce qui aurait dû être l'objectif prioritaire : soutenir les ménages les plus exposés à la hausse du prix des carburants, par des mesures ciblées en fonction des revenus et/ou de l'éloignement domicile-travail.
Il est urgent de promouvoir une plus grande sobriété énergétique. Les ressources en hydrocarbures ne sont pas illimitées et la demande mondiale continue d'augmenter. Chacun l'admet désormais : les prix de l'énergie vont donc mécaniquement continuer d'augmenter.
Le budget consacré à soutenir cette énergie non renouvelable va peser sur les finances de l'Etat, diminuant d'autant notre capacité à engager la transition énergétique, seule capable de faire cesser notre addiction aux hydrocarbures. Et ainsi de respecter l'engagement de la France de diviser par quatre les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050.
Pour les écologistes, il est temps de replacer cette question dans une vision de long terme qu'Europe Ecologie Les Verts portera lors de la Conférence Environnementale des 14 et 15 septembre prochains. Efficacité, sobriété, subvention de la recherche : il est plus que temps de permettre à notre pays de s'émanciper de la dépendance aux produits pétroliers.
Jean-Philippe MAGNEN
Porte-Parole