Oui, nous devons faire notre "mue", oui nous devons construire le Mouvement Unifié des Écologistes. L’enjeu ? Porter plus loin, plus fort, plus clair… nos messages et nos convictions. C’est une mue : c’est donc un changement qui bouscule et bousculera encore beaucoup d’entre nous. Il faut en être conscients, et travailler ensemble à transcender cette période instable en vecteur de réussite de nos idées.
Car cette mue n’est pas qu’une question de peau, elle constitue au contraire un moment crucial où nous allons donner de la chair à nos ambitions. Notre mobilisation collective est en train de donner de nouveaux moyens à l’écologie politique : ceux de pouvoir influer durablement sur la vie politique nationale, de changer la façon de conduire notre pays.

Les Assises territoriales du 9 octobre, le référendum des Verts, puis les Assises nationales du 13 novembre… La mécanique est sur de bons rails : Europe Écologie et les Verts vont installer, en se dépassant eux-mêmes, le nouveau mouvement unifié de l’écologie politique.

Il y a cent raisons de pester, ronchonner, maugréer et argumenter contre ce mouvement d’unification. Mais ces critiques, qui parfois ne manquent pas de pertinence, ne résistent pas longtemps au bel enthousiasme qui est à l’œuvre. Car il y a mille raisons de se féliciter de la construction du nouveau "mouvement unifié de l’écologie politique".

Au-delà de la critique de telle ou telle procédure, de tel ou tel mot, de telle ou telle personne aussi… Au-delà de ce stérile penchant qu’ont certains d’entre nous à détricoter ce qui n’est pas encore élaboré, je veux pour ma part me concentrer sur la dynamique qui s’est fait jour lors des élections européennes et régionales, dans les succès électoraux mais aussi dans l’amplification de l’audience des propositions que nous portons.

Une « fabrique de politique » ambitieuse

Jamais nous n’avons eu l’occasion de structurer un mouvement dont la colonne vertébrale idéologique et l’organisation pratique correspondent à ce point à nos aspirations. Et si tout n’est pas parfait, je repère, dans cette "fabrique de politique", des valeurs et des piliers qui me satisfont au plus haut point. Je peux citer par exemple l’ambition de nos statuts de ne pas renoncer à "l’idéal d’exemplarité" et de "permettre l’expression d’une intelligence collective". D’autres auraient préféré du pragmatisme petit bras et une élite éclairée pour guider la base ou le bon peuple…

Alors oui, nous prenons le risque de "modalités plurielles" pour associer au plus large toutes celles et ceux qui le désirent, sans forcément les contraindre à l’adhésion au vieux schéma du "parti"… qui reste pourtant indispensable pour exister dans les pratiques électorales de notre pays (pour bénéficier du financement public, etc).

Oui, nous choisissons de différencier les modalités d’adhésion à notre dynamique, construisant une vraie complémentarité entre un réseau et un parti, entre des coopérateurs et militants, et nous choisissons même d’en faire la force et la spécificité de notre mouvement.

Une “société coopérative d’initiative politique” ? Et pourquoi pas !

Alors oui, c’est formidable que d’essayer à toute force de construire un fonctionnement de mouvement politique véritablement démocratique, associant vraiment les territoires et les acteurs sociaux, vraiment ouvert sur la société, organisant la mutualisation des expériences et des initiatives nées dans les territoires à travers un Réseau coopératif, les réseaux locaux, les Agoras, les Etats généraux, les Maisons de l’écologie… Et s’il ne sera pas toujours facile de concrétiser ces ambitions, si le joli vocable de “société coopérative d’initiative politique” reste à faire vivre dans la réalité de tous les jours, le simple fait que nous nous donnions dès l’origine l’exigence de l’efficacité et celle de l’enracinement durable dans les territoires est décisif. C’est le pari que notre parole politique nouvelle peut continuer à troubler le vieux jeu des partis, et espérer convaincre encore et toujours plus large.

Localement, des coopérateurs "relais"

Ainsi, et surtout quand on le regarde sous un prisme local ou régional, il me semble que le processus d’unification de la dynamique écologique est une invitation à travailler sur le terrain. Par cette unification, nous proposons d’une part un socle commun de propositions et d’idées qui pourra rassurer des citoyens et des électeurs hier effarés devant nos querelles de boutique. Le modèle est connu : c’est celui des dernières élections Européennes et Régionales.

Et puis cette étape de maturité peut d’autre part se transformer en étape d’efficacité. Soyons réalistes : nos succès électoraux ne doivent pas masquer notre manque d’ancrage local. Il est de nombreux territoires où nous avons vu fleurir les voix Europe Ecologie mais qui restent des déserts en termes de militants. Nous avons une grande difficulté à faire vivre notre offre politique sur des territoires où nous avons séduit des électeurs mais où nous n’avons pas les moyens de proposer aujourd’hui, dans la durée, des relais et des interlocuteurs.

Je crois ainsi que notre mouvement se donne plus de chance de structurer sa parole, et tout simplement son existence, sur les territoires en ouvrant ce système d’adhésion à double entrée : les citoyen-nes décidé(e)s à agir dans le champ du "combat politique traditionnel" adhéreront au parti, tandis que celles et ceux qui veulent apporter leur énergie, leurs idées au mouvement sans entrer forcément dans le champ "partisan" pourront adhérer au Réseau, sous quelque forme qu’il prenne, et devenir "coopérateurs".

Pour gagner en 2012

Si ces changements peuvent faire douter les moins aventureux d’entre nous, si un tel bouleversement n’ira pas sans douleur ni effort, prenons conscience cependant que ce n’est que dans cette dynamique que nous nous donnerons les moyens de faire gagner la gauche en 2012. Les moyens de construire une vraie alternative au sarkozysme et à ses détestables pratiques.

Soyons encore plus précis. Nous voulons que les partis de gauche soient ensemble assez forts pour vaincre la machine UMP ? Et nous voulons en même temps que nos valeurs – anti-productivisme, partage des profits, progrès économique en même temps qu’écologique et social… - puissent profondément infléchir le programme puis le gouvernement de nos "amis" politiques ? Alors, il est plus qu’urgent de réussir aujourd’hui la structuration de notre mouvement, car c’est lui qui fondera demain notre résonance dans la société française, et donc son poids électoral.

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